Un centre d’art et une fabrique des arts vivants dans un espace d’hospitalités

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ARTISTES EN RÉSIDENCES

Samir Kennedy

Février 2025  
Marc Coudrais
  • F comme ? 

« Fabulerie ». Un endroit qui produit le fabuleux.

 

  • Quelle est la genèse du projet ?

Le suicide de mon frère.

 

  • Pourquoi le 3 bis f pour ce projet ?

L’histoire du lieu, celle de l’enfermement. Avec la pièce The Aching, il y a une sensation d’être surveillé, presque d’être enfermé, mais doucement. Elle produit un certain effet d’enfermement. Cette pièce est particulièrement pertinente dans des lieux où il y a déjà une histoire.

 

  • Comment travailles-tu ?

 Je suis très visuel et très sensible au son, je suis « sonorifique » ! Toutes les idées que j’ai commencent par une image dans ma tête ou par une sensation, une fréquence sonore. Lorsque j’approfondis les recherches, l’imagination est très active, je fonctionne avec des flashbacks en lien avec les images que j’ai dans ma tête. Ce n’est pas un rêve, c’est assez concret. À partir de là, c’est intéressant cat j’ai toujours envie de reproduire ces images et cela ne marche jamais car elles appartiennent au monde des fantasmes. Elles sont impossibles à reproduire mais elles ouvrent d’autres portes. D’autres images apparaissent. Je travaille aussi avec la performance, dans le studio : c’est l’état performatif, l’imagination d’être regardé qui fait émerger des choses. Sans cela, je n’ai pas les mêmes idées. C’est un peu comme les atomes qui changent lorsqu’ils sont regardés. J’ai besoin des yeux des autres, même s’ils sont imaginaires. Enfin, je travaille à partir de l’urgence, émotionnelle. Ce n’est pas nécessairement concret, et pas toujours totalement évident au début. Pour The Aching, la première nécessité fut le chant, je n’arrivais pas à faire autre chose que de chanter dans le studio, il fallait que je remplisse tout l’espace en chantant pour pouvoir parler de ce que je ressentais.

 

  • Comment cohabites-tu avec ta folie ?

On habite très bien ensemble. Je suis fier de ma folie. Elle m’a vraiment aidé. En tant que personne queer, elle m’a aidé à aller plus loin par rapport aux cultures normatives. Il y a aussi une grande histoire dans ma famille par rapport aux problèmes psychiatriques. Je sais ce que c’est. Je sais aussi qu’il y a une force, une certaine manière de connecter les gens.

 

  • Un livre, un film, un Podcast avec laquelle tu arriveras peut-être en résidence au 3 bis f ? 

Un film que j’adore Whatever happens to Baby Jane de Robert Aldrich (1962) avec Bette Davis et Joan Crawford. Il est en lien avec un prochain projet que nous travaillons avec un performeur londonien, entre danse contemporaine et cabaret. On a vraiment envie de mélanger les deux pratiques.